De par sa morphologie et de par son type, comme beaucoup d’autres chevaux de race baroque, le Frison serait prédisposé au travail de dressage de haute école.
D’ailleurs de célèbres écuyers tels que Antoine de Pluvinel (1625), le Duc de Newcastle (1658) et Simon Winter van Adlersflügel (1672) en ont fait l’éloge dans leurs ouvrages de l’époque. Et si l’attelage est devenu une spécialité pour le frison, c’est sans doute parce qu’il a accompagné au fil des temps le paysan frison dans son travail de la ferme (herbage, voiturage, etc…), mais n’oublions pas qu’à la base, il est cheval de selle, destrier.
En fait, c’est sa polyvalence qui le rend intéressant et ce caractère est toujours recherché par le Stud-book, notamment par ses épreuves de sélection (tests des étalons et ABFP des jeunes chevaux). Néanmoins, il faut bien admettre que le frison est l’objet de beaucoup de critiques et d’à priori en France. Bizarrement, alors que l’on voit des frisons en compétition de dressage un peu partout dans le monde,
en voit très peu de leurs congénères sur les terrains de concours français. Il est vraiment dommage d’entendre dire que le frison n’est pas capable de galoper , ni de changer de pied ou de sortir un allongement au trot. Il est surtout dommage que les professionnels du cheval ne s’intéressent au frison que pour sa valeur marchande et non pas pour ses qualités sportives. Le frison est pourtant un cheval qui reste facile à dresser . Certains grands cavaliers néerlandais disent de lui que même difficile, il reste plus facile à gérer qu’un cheval de sport, et accessible à un cavalier d’expérience. Soulignons aussi que le frison n’a jamais reçu l’influence du cheval de Pur Sang Anglais. Les chevaux frisons actuels ne doivent leur « sang » qu’à la sélection interne dans la race.
Depuis de nombreuses années, le FPS (Stud-book hollandais) cherche à orienter la race vers le sport, par le testage systématique de ses étalons sur les deux disciplines (attelage [show et trait], dressage) et ces chevaux une fois dans le circuit de l’élevage, ont obligation de résultats en concours.
Généralement tardif, le frison est un cheval qu’il faut parfois savoir attendre. Du fait de sa générosité et de sa conformation à forte ossature, il semble physiquement mûr alors que moralement il reste très juvénile. Très proche de l’homme, il apprend vite par le jeu. De par la sélection, on trouve de nos jours des chevaux avec beaucoup de sang, de sensibilité, ce qui n’est pas forcément du goût de tous les propriétaires en Friesland, le cheval n’étant plus destiné à n’importe qui !
On accorde de plus en plus de crédit à son potentiel pour le dressage classique avec prédisposition pour le rassemblé et les airs relevés comme le piaffer et le passage. Le frison n’est plus seulement un trotteur, carrossier au sang froid, il sait galoper, changer de pied en équilibre et exécuter appuyés ou épaules en dedans… ; n’est-ce pas tout ce qui est recherché pour la compétition ? Reste à convaincre les juges de dressage et les cavaliers à les exploiter en France.
En ce qui concerne l’attelage, le frison est dit carrossier. On le rencontre le plus souvent dans les épreuves de tradition, probablement parce qu’il semble tout droit sorti du passé.Pourtant, il est capable aussi de se montrer en épreuve de marathon. Son manque d’endurance souvent évoqué n’a plus vraiment de sens. Evidemment, dans ce type de discipline, on ne va pas choisir un cheval aux allures très relevées, on va plutôt privilégier un cheval qui couvre du terrain avec un caractère stable qui ne gaspille pas son énergie à se défendre dans les obstacles. Et comme tout cheval de compétition, le frison aura besoin d’entraînement régulier pour être au top. Il est vrai que le frison n’apprécie guère les fortes températures, cela vient de sa robe noire qui emmagasine la chaleur, de plus sa masse musculaire possède un système veineux profond qui ne l’aide pas à refroidir rapidement. Néanmoins, la douche est une manière simple de faire récupérer un frison essoufflé. Mais après tout, celui qui souhaite faire de l’endurance peut tout aussi bien choisir un cheval fait pour cela: l’arabe. N’oublions pas de où vient le frison !
Pour terminer, le frison sait aussi se tenir en extérieur. Il est parfaitement à son aise sur un terrain varié. Sa franchise vous emmènera sur des petits o
bstacles naturels que l’on peut rencontrer dans des épreuves de trec par exemple.
En résumé, chacun peut trouver sa perle noire, en fonction de ses goûts et objectifs, compétitions, loisirs dans diverses disciplines.
Ce qui fait la force de cette race, c’est sa faculté à avoir pu évoluer en fonction du temps, des besoins économiques tout en gardant les caractéristiques raciales d’origine. Sachez tout de même que le frison d’aujourd’hui ressemble plus que jamais aux premiers frisons enregistrés dans le Stud-book.