Un peu d’hypologie :
Le « moteur » du cheval étant situé à l’arrière, un dos bien musclé facilitera le déplacement de sa masse. Avec son encolure plutôt verticale (très verticale même parfois), son dos parfois un peu long (voire un peu faible), notre Frison a particulièrement besoin de travailler son dos. Un simple regard sur le croquis suffit à comprendre que la façon dont la colonne vertébrale du cheval est construite (entre autres apophyses extrêmement longues) peut rapidement être source de problèmes de locomotion. Avant d’envisager de grimper sur le dos de notre jeune Frison, sans doute serait-il préférable de le « gymnastiquer ». Sachant qu’il est également essentiel de ne pas toucher à la bouche qu’il a sensible, voici une méthode de travail apprise en Hollande qui a le mérite d’être facilement utilisable.

Matériel nécessaire :

*Une bride avec muserolle allemande Ou un Caveçon.
*Un Chambon,
*Un surfaix
*Une étrivière (ou longe plate)
*Bien sûr une longe de travail.
Et… une chambrière (je lui préfère le carotte stic)

Pour ne pas toucher à la bouche du cheval, on fixe les mousquetons du Chambon non pas sur les anneaux du mors mais sur ceux de la muserolle allemande. Personnellement, habituée à travailler en méthode Pat Parelli, j’ai préféré utiliser le licol américain sur lequel je fixe ma longe de travail et un caveçon sur lequel j’ai fixé les mousquetons du Chambon. La longe plate placée autour de l’encolure, est destinée à empêcher qu’en trottant, le cheval puisse se prendre les antérieurs dans les cordelettes du Chambon. Elle doit être réglée de telle sorte qu’elle ne gêne ni le mouvement des épaules du cheval, ni celui du Chambon.

Avantage du système :
– Contrairement aux enrênements fixes, le Chambon laisse au cheval toute sa liberté.
– Il n’est pas nécessaire d’opérer un réglage à chaque fois qu’on change de main.
– Possibilité de travailler alternativement le cheval droit sur la piste ou incurvé sur des cercles, voire des voltes plus ou moins grandes sans avoir à régler quoi que ce soit.

Exemple pratique :
Sans être coincée ni forcée ! Agée d’à peine trois ans cette fille de Jasper au placer sidéral a vite compris qu’en relevant la tête et en creusant le dos elle ressentait une tension plutôt déplaisante et qu’en allongeant la nuque et en étendant sa ligne du dos elle se sentait à l’aise.

Au départ, je suis restée à côté d’elle la faisant marcher UNIQUEMENT AU PAS d’abord sur la piste (ligne droite), puis sur un cercle assez large et ensuite sur des voltes. Lorsqu’il fut évident qu’elle avait compris qu’ en tendant son dos elle ressentait un plus grand confort, je suis passée avec elle au petit trot, sur de larges cercles, TOUT EN RESTANT ASSEZ PRES d’ELLE POUR être à même de lui effleurer les flancs avec mon carotte stick, afin de l’inciter, quand besoin était, à s’incurver sur le cercle. (Cet exercice est également excellent pour la ligne du longeur) !

Au bout de quelques jours, toujours équipée du Chambon, Scarlett pouvait même apprécier une petite récréation en liberté sur la carrière !!!

Adam van Geem